Le message d'Alger
Lundi 21 Janvier 2013
Pour cette affaire, le gouvernement algérien a, d’emblée, compris les enjeux. Il fallait réagir, et vite. Non pas pour résoudre un problème aigu, consistant à neutraliser des preneurs d’otages et à libérer leurs prisonniers, mais à résoudre un problème de fond en s’attaquant directement à ses fondements, à savoir le terrorisme lui-même et à ses causes.
Le terrorisme ? Tout le monde connait ses racines, ses objectifs, ses méthodes, ses moyens et leurs origines, et surtout, sa raison d’être. Mille choses ont été dites là-dessus, mais les services de sécurité de tous les pays savent mieux que quiconque de quoi il retourne. Les services algériens, pour l’avoir combattu pendant plus d’une décennie, encore plus que les autres. Alors trop c’est trop. Basta. Il fallait envoyer un message clair.
Ce message se résume de manière fort simple. « Le jeu auquel vous voulez nous convier à jouer, on connait. On l’a déjà pratiqué et il a été amer pour notre pays. Si vous voulez le jouer, vous le jouerez sans nous et hors de chez nous ». Cette intervention musclée avait un double but. D’abord expliquer aux terroristes que toute future tentative sera traitée de la manière la plus brutale et qu’elle n’aura même aucune chance de trainer en longueur (ce qui profite toujours au terrorisme), ensuite faire comprendre aux souffleurs, quels qu’ils soient, qu’ils en paieront les conséquences en pertes humaines. Les 7 otages occidentaux tués étaient le prix à payer. Les algériens morts au cours de l’opération, on n’en entendra pas parler, bien sûr. On aura beau fouiller les colonnes du Monde ou du Figaro, on en trouvera difficilement la trace. Mais les 7 morts occidentaux eux, on en est sûr, feront la une pendant un certain temps. Et c’est ce qui restera et complètera le message algérien.
En clair, Bouteflika vient de dire au monde entier : « Nous sommes un pays souverain. Personne ne nous dira ce que nous avons à faire, personne ne nous dictera sa loi ».
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