L’équation politique sioniste: de la surprise laïque au cauchemar laïque
Jeudi 24 Janvier 2013 - |
J’écoutais tout à l’heure «Le téléphone sonne » une émission de France Inter consacrée au résultat des élections qui viennent de se tenir dans l’entité sioniste.
Des
interlocuteurs, notamment un professeur d’université, étaient en duplex
depuis l’entité sioniste pour répondre aux questions des journalistes
et des auditeurs Français.
Ce
qui m’a frappé tout d’abord dans les échanges, c’est une espèce de
consensus non dit entre la rédaction parisienne et ses interlocuteurs
sionistes : l’entité sioniste est un pays «normal» et si elle est traité
de manière privilégiée par des puissances occidentales qu’elle tend de
plus en plus à exaspérer, c’est du fait des menaces incessantes dont
elle fait l’objet : le nucléaire iranien, l’hostilité de l’environnement
immédiat sans oublier ces foutus Palestiniens qui, non contents de ne
pas renoncer au droit au retour des réfugiés, s’entêtent à ne pas
vouloir reconnaître l’entité comme un Etat « juif».
Le
tout sans rencontrer aucune objection, ni appel à la nuance de la part
de journalistes complaisants qui étaient surtout intéressés par la
nouvelle étoile montante de la classe politique sioniste, le journaliste
Yaïr Lapid.
Le plus curieux étant d’entendre décrire Yaïr Lapid comme une espèce de laïque (Le Nouvel Observateur écrit même une «surprise laïque ») qui a su cependant s’entourer de rabbins pour ratisser plus large au niveau électoral.
Et Avigdor Lieberman, ne serait-il pas pour sa part un «épouvantail laïque » ?
Je
demande quand même ce que peut bien être un Juif «laïque» quand son
action, son idéologie et ses buts politiques reposent sur le principe
d’appartenance à un peuple élu qui est revenu vivre dans la terre à lui
promise par Dieu.
Je vous laisse cogiter tranquillement.
D’autant que la «surprise laïque» va dès maintenant pactiser
avec Benjamin Netanyahou que le Nouvel Observateur aurait pu qualifier
de «cheval de retour laïque» ou quelque chose d’approchant vu que je
n’ai jamais entendu dire que le premier ministre était également rabbin.
Avigdor, je suis laïque, tu es laïque, n’est-ce pas merveilleux? Oui, Chéri-Bibi, mais nous sommes surtout laids.
De
fait, l’essence du système idéologique et politique sioniste est bien
différente de ce qui peut s’observer dans des pays comme la France,
l’Italie, le Royaume Uni etc. avec les notions d’élection divine et de
supériorité raciale (de fait, même quand vous ne lui avez rien demandé,
n’importe quel crétin sioniste vous donnera une liste de Juifs lauréats
du prix Nobel.
Eh oui, les seules autres personnes à se livrer à ce genre de pratique sont les antisémites!
Gilad Atzmon nous explique pourquoi il faut renoncer à analyser les scrutins dans l’entité sioniste à l’aune de catégories non opératoires comme celles de Droite et de Gauche, faucons ou colombes.
Les élections israéliennes: il est temps de mettre au placard la terminologie droite – gauche
par Gilad Atzmon, gilad.co.uk 23 janvier 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri
La plupart des commentateurs de la scène politique israélienne est
incapable de s’apercevoir que les notions de Droite et de Gauche n’ont à
peu près aucune pertinence pour comprendre la vie politique
israélienne. Israël se définit lui-même en tant que l’Etat juif et, les
années passant, Israël devient en fait de plus en plus juif. Naftali
Bennett qui, pendant un temps, était apparu comme l’étoile montante du
scrutin qui vient d’avoir lieu, ne l’a compris que trop bien. Il a
réinventé le Foyer National Juif, un parti politique qui célèbre
l’aspiration d’Israël à accomplir son véritable destin juif. Il
promettait à ses partisans de pouvoir vivre en tant qu’élus dans leur
Etat exclusivement juif, en faisant abstraction de préoccupations
morales ou éthiques.
Pourtant, la grande majorité, si ce n’est l’ensemble, des participants
Juifs au jeu politique israélien sont engagés par le rêve de ‘l’Etat
juif.’ Ils diffèrent certes sur quelques aspects pratiques mineurs ou
en matière de pragmatisme, mais ils sont clairement d’accord sur le
fond. Voici une vieille blague israélienne : ‘Un colon Israélien propose
à son ami aux idées de gauche que «l’été prochain, nous mettions tous
les Arabes dans des bus et le fassions partir de notre terre.» L’homme
de gauche : «OK, mais on s’assurera que les bus sont climatisés.»
En Israël, il n’y a pas des colombes ou des faucons. Au contraire,
tout ce que nous avons est un débat feutré entre quelques
interprétations du tribalisme, du nationalisme et du suprématisme juifs.
Certains Juifs veulent être entourés par les murs imposants du ghetto –
ils aiment ça, c’est confortable, on se sent en sécurité – d’autres
préfèrent s’appuyer sur la capacité de dissuasion de l’armée
israélienne. Certains seraient favorables à un large usage du phosphore
blanc, d’autres voudraient que l’Iran soit rayé de la carte.
L’hypothèse d’une division politique en Israël n’est qu’un mythe
auquel les goyim sont contents de croire parce qu’il donne l’impression
de la possibilité d’un changement politique et même d’une transformation
spirituelle. Mais la triste vérité est que, quand on en vient aux vrais
fondamentaux, les Israéliens sont à peu près unis : la présidente du
parti travailliste Shelly Yachimovich et la criminelle de guerre Tzipi
Livni ont toutes deux été de ceux qui s’étaient empressés de soutenir
l’opération Pilier de défense décidée par Benjamin Netanyahou. Yaïr
Lapid, le chef du deuxième plus gros parti politique israélien,
considéré aussi comme étant de centre gauche, ne refuserait pas un poste
ministériel dans un gouvernement Netanyahou. Même s’il reste un parti
sioniste, Meretz qui est le seul parti juif en Israël à avoir ne
serait-ce qu’une trace d’éthique, de pensée universelle et de valeurs
d’égalité ne représente toujours qu’à peine 6 membres du parlement sur
110 députés Juifs.
Donc, si
nous voulons comprendre la scène politique israélienne, nous devons
mettre au placard notre terminologie archaïque du 19ème siècle sur une
Gauche et une Droite et commencer à fouiller dans la véritable culture
et idéologie qui anime l’Etat juif. Israël, avec pas un seul parti juif
pour inclure une empathie envers les Palestiniens dans son agenda
politique défie la notion même d’égalité universelle. Israël se soucie
uniquement des intérêts du peuple élu et les résultats des élections
israéliennes le confirment. Tout ce à quoi nous assistons, c’est à une
compétition entre différents discours judéocentriques. http://mounadil.wordpress.com/
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