Algérie : un groupe soutenant les islamistes maliens retient 41 expatriés en otage
Les islamistes ont revendiqué 41 otages occidentaux, dont 7 Américains. Le correspondant sur place du quotidien algérien El Watan évoque également 2 Français, des Japonais, des Britanniques... Le Quai d'Orsay n'a pas confirmé la présence de ressortissants français parmi eux, et a activé sa cellule de crise pour procéder à des "vérifications". L'ambassadeur britannique en Algérie Martyn Roper a confirmé sur son compte Twitter que des Britanniques faisaient partie
Du côté de l'Irlande, le chef de la diplomatie a confirmé la présence d'un otage originaire de la province britannique d'Irlande du Nord, et a demandé sa libération immédiate. "Nous avons des informations sur un certain nombre de Japonais qui sont détenus, mais nous les vérifions actuellement", a déclaré de son côté un porte-parole gouvernemental à Tokyo.Par ailleurs, l'épouse d'un Norvégien travaillant sur le site gazier a annoncé au journal local norvégien Bergens Tidende (BT) que son mari avait été pris en otage. "Mon mari m'a appelé ce matin, a déclaré la femme, dont BT n'a pas fourni l'identité. Il a dit qu'il était pris. Il y avait quelqu'un qui lui dictait ce qu'il devait dire en anglais. La police a appelé le numéro qu'il m'a donné. La conversation a été coupée après quelques secondes."
AU MOINS UN MORT
Selon l'AFP, les assaillants ont dit appartenir "à la brigade Khaled Aboul Abbas, Mokhtar Belmokhtar" – Belmokhtar, surnommé "le Borgne", étant l'un des chefs historiques d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qu'il a introduit dans le nord du Mali. El Watan évoque aussi des "terroristes de la katiba des Moulathamine, 'les signataires par le sang'". Or selon l'Agence Nouakchott d'information (ANI), Mokhtar Belmokhtar est à la tête de cette katiba.
UNE OPÉRATION DE L'ARMÉE ALGÉRIENNE EN COURS
Selon un responsable sécuritaire algérien, les assaillants ont été rattrapés dans leur fuite et encerclés par l'armée algérienne. Mais selon El Watan, ils sont toujours à l'intérieur du site. Des sources occidentales à Alger ont indiqué qu'une opération de l'armée algérienne était en cours contre eux.
Le site des Dernières Nouvelles d'Algérie cite un communiqué du ministère de l'intérieur algérien, selon lequel "un groupe de terroristes, fortement armé, arrivé à bord de trois véhicules, a investi mercredi à 5 heures la base-vie de Sonatrach à Tigantourine". "L'attaque a porté d'abord sur un bus qui quittait cette base, transportant des étrangers vers l'aéroport d'In Amenas." "Le groupe terroriste, après cette tentative avortée, s'est dirigé vers la base-vie dont il a investi une partie et y a pris en otage un nombre indéterminé de travailleurs", précise la même source.
LA FRONTIÈRE ALGÉRIENNE FERMÉE LUNDI
Longtemps réticentes à voir la France intervenir à leur porte, les autorités algériennes ont annoncé la fermeture de leur frontière avec le Mali lundi, afin d'éviter un repli des islamistes hors de portée des forces françaises. Elles ont également autorisé le survol de leur territoire par les chasseurs français.
C'est dans cette région algérienne proche de la frontière libyenne qu'une touriste italienne avait été enlevée en février 2011 par des membres d'AQMI, avant d'être libérée en avril 2012. Huit otages français sont par ailleurs déjà détenus au Sahel. Les menaces proférées par les groupes islamistes qui contrôlent le nord du Mali ont plongé leurs familles dans l'angoisse depuis le début de l'intervention militaire française, vendredi 11 janvier. François Hollande a déclaré mardi qu'il était "encore temps" pour les ravisseurs de "rendre à leurs familles" les otages.
Enfin, "en raison de la forte dégradation de la situation sécuritaire au Mali", le ministère des affaires étrangères déconseille fortement de se rendre dans la zone rouge de la carte ci-dessous : "les ressortissants français qui se trouveraient dans cette zone doivent savoir que leur liberté et leur vie sont explicitement et directement menacées. Aucune personne, aucun groupe, aucune organisation ne peut prétendre garantir leur sécurité."
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