Pages

mercredi 18 avril 2012

Le double jeu du Qatar au Maghreb


Le double jeu du Qatar au Maghreb

Le double jeu du Qatar au Maghreb
Petit pays, vivant dans l’anonymat total jusqu’à il y a une vingtaine d’année, le Qatar émerge grâce à sa chaine de télévision satellitaire El Jazzera et quelques actions diplomatiques financées, sous table, à coups de dollars. C’est devenu un pays qui crée l’événement, résout les conflits, s’ingère même dans les affaires intérieures de certains pays et se joue d’autres.               .

Sans rentrer dans les détails de ce difficile et lugubre chapitre du jeu diplomatique qatari, arrêtons-nous, seulement, au cas de l’opposition arabe en général et maghrébine en particulier tel qu’il est traité à Doha. Un traitement caractérisé par un double jeu des plus énigmatiques.

D’un côté, les autorités qataries accueillent sur leur sol les figures emblématiques de ce qui pourrait constituer une opposition aux régimes maghrébins, en les inondant de dollars et multiples privilèges dont ils n’ont jamais rêvé pour mieux les éloigner des réalités populaires de leurs pays. De l’autre côté, il est donné libre cours à des figures insignifiantes et aigries pour déverser à travers la chaîne de télévision Al-Jazeera un discours virulent contre les régimes maghrébins mais dénué de tout argument susceptible de lui donner un minimum de crédibilité.
                   .   
La luxure pour l’ancien leader du FIS et sa smala !              


Depuis quelques temps, Doha est devenue la Mecque de tous les fuyards et recherchés de leurs pays.  Qatar est l’unique pays arabe qui reçoit sur son territoire les recherchés par leur pays via Interpol et c’est le pays du Golf qui fait exception aux règles qui régissent les relations internationales, en permettant à tout « opposant » d’où qu’il vienne de circuler librement combien même celui-ci peut être impliqué dans des affaires de droit commun ou de terrorisme.                                                                                                                   
                                                                                                      
Parmi les hommes politiques en rupture de ban avec leurs pays, l’algérien Abbassi Madani, l’ex- leader du Front Islamique du Salut dissous, a trouvé dans le petit émirat du golfe le petit paradis terrestre tant rêvé. Parti d’Algérie pour des soins à l’étranger, il est l’invité de la famille princière pour quelques jours Une invitation qui s’est transformée avec le temps en exil doré.
Dans un premier temps,  il a été hébergé, deux années durant, dans une suite dans le luxueux hôtel Sheraton où le prix d’une  simple nuitée, en chambre « single », avoisine les 1500 $. On imagine, alors, aisément les coûts d’hébergement et de prise en charge de toute sa famille dans une suite aménagée en pavillon spécifique rien que pour lui et les siens. Le prix d’une nuitée est de l’ordre de 2500$ sans compter les repas et autres frais supplémentaires comme le téléphone ou la blanchisserie.                                                                 

Abbassi Madani recevait, dans ce pavillon, ses invités et autres personnalités de passage dans la capitale qatarie. Après avoir séjourné dans ce pavillon de l’hôtel Sheraton, il installé dans un luxueux palais situé dans un quartier chic occupé par la nomenklatura de l’émirat, les professionnels des médias et les dirigeants de l’Etat Qatari.                                                                               

Ce palais se subdivise en deux parties et se présente comme un ensemble de deux imposantes villas, dont une à usage d’habitation et l’autre réservée aux hôtes et invités. Cette dernière comporte une salle de réception large de 100 m².

 Abassi Madani vit dans ce luxueux espace avec sa smala composée de ses fils et leurs épouses, de ses filles et leurs maris et de ses petits enfants.  Pour subvenir aux besoins de sa famill
Des ballons de baudrucheet autres flibustiers présentés comme des opposants ?
e, il perçoit un don mensuel de la famille régnante d’un montant de 14000 $. Ses fils et ses gendres ont obtenu la citoyenneté qatari, qui cela dit n’est pas à la porté du commun des mortels.                                                                         

Ils se sont, depuis, convertis dans les affaires et ont investi le domaine du commerce international. Avec des comptes bancaires bien garnis, ils roulent tous dans de luxueuses voitures et partagent le monde en quatre à la quête de contrats juteux, bénéficiant de l’appui et le soutien de la famille dirigeante du Qatar.                                                         

Abassi Madani vit dans ce luxe insultant depuis plus d’une dizaine d’année. A aucun moment, il n’a pensé présenter la moindre aide à son ami et compagnon de lutte Ali Belhadj. Pourtant Dieu seul sait dans quelle situation vit ce dernier.                                                                                                                               

Au mois de Ramadan 2009, Abassi Madani avait organisé un dîner de l’Iftar en l’honneur du journaliste Anwar Malek de passage à Doha pour les besoins d’une émission de la chaîne El-Jazzera. A ce dîner il y avait pas moins d’une trentaine de convives essentiellement des Algériens. « La table dressée à cette occasion était si longue qu’il était impossible de se faire entendre de l’autre bout » raconte l’un des présents. Avec les repas servis on pouvait nourrir, au bas mot, une bonne centaine de personnes. Du gaspillage au vu et au su du cheikh Abbassi. On est loin des discours du FIS qui appelaient à l’austérité et invitaient les Algériens à changer d’habitudes culinaires et vestimentaires.

Ali Benhadj ? connais pas !

Lors du débat qui a suivi l’Iftar, Anwar Malek demanda à son amphitryon des explications sur l’attitude incompréhensible adoptée par Abassi Madani vis-à-vis de son ancien camarade qui peine à joindre les deux bouts, alors que lui vivait dans l’opulence.                                                                                                                            

Anwar Malek rappela à Abassi Madani que « Ali Benhadj s’est vu dans l’obligation, en 2003, de vendre quelques épices au marché de Kouba dans ses vaines tentatives de recueillir quelques sous pour vivre, lui qui est connu pour ses attitudes dignes qui réfute de tendre la main. »                                                                                                               

Abassi Madani, très désappointé devant ses invités s’est muré dans un long silence dissimulant mal sa gêne. Il s’est contenté de réciter, en guise de réponse, quelques versets du saint Coran qui incitent à la patience face aux différentes attaques.                                      

Le baisemain une attitude indigne !

Abassi Madani est invité au palais royal à chaque fête nationale et de ce fait, embrasse publiquement à chaque invitation la main de son bienfaiteur, le souverain Qatari. Cette même main qui a serré celle des dirigeants israéliens que pourfendait l’ex-leader du FIS quand il était en Algérie. On ne l’a pas entendu une seule fois dénoncer la politique israélienne ou exprimer sa solidarité aux populations de Ghaza. Pis encore, il est resté muet comme une carpe quand son ancien compagnon Ali Benhadj se faisait interpeller par la police à Alger durant les manifestations de soutien à la population palestinienne de Ghaza.

Son silence, Abbassi Madani l’a vendu pour une poignée de dollars et une luxueuse résidence à Doha. Plus d’Etat islamique, plus de révolution ni de peuple à défendre.  A un émir qatari dont la mission principale est de briser les forces d’opposition dans le monde arabe. Abbassi Madani a vendu sa parole et son âme

                                        .
Abassi Madani ne s’est jamais prononcé une seule fois sur les relations qu’entretient l’Etat du Qatar avec l’entité sioniste ni sur les facilités qu’il offre aux USA pour en faire de ses terre une base d’agression contre les arabes. Il ne s’offusque pas du drapeau israélien qui flotte au dessus de sa tête à Doha.

Aujourd’hui, alors que ses enfants roulent carrosse et font du bizness aux quatre coins du monde, Abbassi Madani n’exprime pas la moindre pensée à ses milliers de jeunes qu’il a enflammés par ses harangues qui les ont dressés contre leurs propres frères. Des milliers de ces jeunes sont morts sans qu’on ne leur connaisse une tombe, d’autres sont en prisons et dans le meilleur des cas sont exilés et vivent des maigres aides sociales des pays qu’ils qualifiaient de mécréants. Il n’a pas le moindre mot de compassion pour eux.

 Par contre, il a brillé par sa grève de la faim qu’il avait menée, le mois de septembre 2004 dans le hall de l’hôtel Sheraton en signe de protestation et de solidarité avec les otages  français et italiens enlevées en Iraq, alors qu’il n’a même pas daigné faire la moindre déclaration sur le massacres des deux diplomates algériens enlevés puis égorgés dans ce même Irak en 2005 par El -Qaïda.                                                              

Il n’y a pas qu’Abbassi Madani qui profite des largesses et de « la générosité » de l’émir du Qatar. Le docteur Ahmed Kedidi, opposant tunisien durant de longues années, avait bénéficié de la manne pétrolière qatarie. Il avait fait de la chaîne de télévision Al-Jazzera une tribune d’où il distillait ses attaques contre le régime tunisien et son président Zine El-Abidine Benali. Subitement, il s’est trouvé désigné  ambassadeur de son pays à Doha  sur conseil de  l’émir Hamad Bin Al-Thani.

Al-Jazeera Cherche opposant désespérément !

Si d’un côté l’Emir, pour s’attirer la sympathie de ses pairs arabes, ne lésine guère sur les moyens (financiers s’entend) pour briser les forces d’opposition, il cherche à les substituer par des marionnettes en quête de notoriété et sans rétribution financière. Pour cela, il se sert de sa célèbre chaîne de télévision Al-Jazzera qui sert de tribune à des figures inconnues ou incapable de se faire entendre dans leur propre famille pour en faire des « opposants » politiques.

Ainsi, le chômeur qui vit du RMI en France est présenté comme chercheur, faute de titre à lui accoler. Le boulanger est présenté comme ancien diplomate alors qu’il n’était qu’un simple scribouillard dans une ambassade. Des inconnus sont présentés plus d’une fois comme écrivains alors qu’on ne leur connaît pas un seul titre en vente dans les librairies ni même en ligne. Al-Jazzera, qui a acquis une certaine crédibilité en investissant des sommes colossales dans le recrutement de journalistes de renom et dans l’acquisition d’un matériel sophistiqué, s’est vue attribuer, par ses bailleurs de fonds, le rôle ingrat de mentor de sombres personnages qui n’ont pas la moindre crédibilité dans leur propre milieu.
El-Jazzera et la quête de la sainte audience
Le jeu trouble de Qatar ne concerne pas seulement la région maghrébine. Evidemment, le Machreq qui est juste à côté ne pouvait lui échapper. A titre d’exemple, il met des gros moyens à la disposition du docteur Azmi Bechara à qui on a taillé le costume du militant palestinien exemplaire. L’ancien membre du Knesset israélien, qui perçoit toujours un salaire du trésor israélien, vit, aujourd’hui à Doha. Il s’est inventé le statut du grand penseur arabe  et est  employé au palais princier au titre de conseiller politique de l’émir du Qatar.                                                                                  
 Jusqu’ou ira Qatar dans ses desseins en usant du double jeu ? Et combien de temps durera le jeu d’El-Jazzera qui consiste à gonfler ces ballons de baudruches qu’elle présente comme d’authentiques opposants dans de veines tentatives de créer l’événement politique que Qatar contrôlera et manipulera à sa guise pour des desseins inavoués ?            
Ahmed Safi

Aucun commentaire:


Messages les plus consultés