Algérie: Le MSP, du retrait à la félonie

Algérie: Le MSP, du retrait à la félonie 05/01/2012



Au lendemain de l’annonce de son retrait de l’alliance présidentielle, le chef du MSP, Bouguerra Soltani, signe son deuxième acte de félonie en se rendant à Ankara pour rencontrer des dirigeants de l’APK, mais surtout pour s’acquitter d’une mission hautement stratégique pour son mouvement qui se voit en position de gagner les prochaines élections, avec son label fondamentaliste qu’il ne voudrait troquer pour rien au monde.

En s’engageant sur cette voie de sédition, somme toute hasardeuse, les dirigeants du MSP prennent le risque de perdre au change, parce que, il faut le dire, rien n’est totalement acquis pour eux. Rien ne prédit en effet, pour ce qui est le cas de l’Algérie, une fatalité islamiste aux prochaines législatives; les héritiers de Cheikh Nahnah sont les premiers à savoir que la voix de la base islamiste algérienne va, traditionnellement, aux opposants radicaux. Encore faudrait-il, dans ce cas de figure, prévoir un vote sanction comparable à celui ayant porté le FIS, il y a vingt ans, à l’apothéose. Le MSP veut rééditer ce scénario, mais sans réellement prendre la mesure de la situation politique nationale, ni calculer les conséquences de sa décision, prise en état d’ivresse. Cela dit, ce qui suscite l’interrogation dans cette histoire est qu’aucun officiel, aucun responsable politique algérien n’a réagi à cette initiative pour le moins grave qu’a prise Bouguerra Soltani en se rendant en Turquie pour rencontrer ses pairs du parti islamiste au pouvoir. Alors que dans les discours officiels, l’on n’arrête pas de vilipender l’immixtion étrangère dans le Monde arabe. Et dire que ce parti a toujours ses ministres au gouvernement, sans que personne ne trouve rien à redire. Faut-il leur montrer davantage de faiblesse, et leur faire plus de concessions pour les inciter à s’enfoncer encore plus dans leur entreprise franchement antinationale ?

LARBI BALTA