les forces du CNT perdent du terrain à Syrte et à Bani Walid

Libye: les forces du CNT perdent du terrain à Syrte et à Bani Walid

Un nouveau gouvernement de transition libyen doit être annoncé ce dimanche après-midi, d'intenses tractations sont en cours au sein du CNT. Tandis que sur le front, les forces du nouveau régime font face à une farouche résistance des troupes de Mammouar Kadhafi à Syrte et Bani Walid

Les forces du CNT ont pourtant jeté des moyens importants dans la bataille. L'un de leurs commandants parle de 6000 soldats et 1 200 blindés, le tout appuyé par les raids aériens de l'Otan. Mais la résistance des kadhafistes est pour l'instant trop forte. Impossible de tenir les positions gagnées avant-hier.

Alors que les combats se déroulaient en centre ville, hier les assaillants ont été obligés de se replier sous le feu notamment des tireurs embusqués sur les toits ainsi que de l'artillerie. Mais au delà de leur puissance de feu, les kadhafistes semblent aussi beaucoup mieux organisés que leurs adversaires.

Certains responsables du CNT avouent que leurs hommes manquent de stratégie et de coordination et qu'il leur faudrait un véritable état-major centralisé pour mener des offensives beaucoup plus efficaces. « On tient à peine 5% de la ville », dit un combattant, « et l'on passe notre temps à entrer puis à en ressortir peu après », ajoute-t-il.

La situation est identique à Bani Walid, autre fief kadhafiste situé à 170 kilomètres de Tripoli. Comme ils avaient déjà dû le faire avant hier, les combattants du CNT ont à nouveau été contraints de se replier hors de la ville face à la contre-offensive des fidèles du colonel Kadhafi.

DES AFFRONTEMENTS EXTRÊMEMENT VIOLENTS
Avec notre envoyé spécial

Difficile de savoir exactement quelle part de Syrte les ex-rebelles contrôlent vraiment. Eux-mêmes ne le savent pas très bien. Peut-être 10 à 15 % selon l’un d’eux. A peine 5% aux yeux d’un autre.

La situation militaire est extrêmement confuse et mouvante. Depuis trois jours, chaque matin, les forces du CNT affluent par centaines, sur plusieurs entrées de la ville natale du colonel Kadhafi, puis s’engouffrent dans ces ruelles, avec leurs pick-up ou à pied, armés de mitrailleuses et de lance-roquettes.

Aussitôt, des affrontements extrêmement violents commencent, en même temps que le balai incessant des ambulances charriant des dizaines de morts et de blessés.

Après des heures de combats de rues, les forces du CNT finissent à chaque fois par se retirer, sous la puissance du feu ennemi des tireurs embusqués.

A l’extérieur, les révolutionnaires ont placé de nombreux canons très lourds et les orgues de Staline, mais hésitent encore à les utiliser, en raison des dizaines de milliers de civils toujours à l’intérieur. Des civils dont le rôle n’est pas encore très clair.

Selon certains rebelles, les kadhafistes dont la plupart combattent sans uniforme, les prendraient en otages en se protégeant derrière les familles. D’autres combattants estiment, au contraire, que certains de ces civils sont armés, et les affrontent aux côtés des milices kadhafistes.